Le Général français (2S) Dominique Delawarde – Ancien chef « SituationRenseignement-Guerre électronique 19» à l’État-major interarmées de planification opérationnelle, expert de la guerre cybernétique, nous parle de la coupure de courant géante au Vénézuela qu'il associe à une révolution de couleur.
InfoRos : Des pistes sur la coupure de courant au Vénézuela ?
Général (2S) Dominique Delawarde : La coupure de courant au Vénézuéla a probablement été provoquée par des ingérences étrangères qu'elles soient d'ordre numérique, électronique, plutôt que par le gouvernement lui-même qui n'en a aucun intérêt. Dans ce genre d'affaire il faut se demander à qui profite ce genre d'événement. M. Maduro est la victime d'une opération prémiditée depuis longtemps de ''regime change''.
InfoRos : Une guerre de couleur ?
Général (2S) Dominique Delawarde : Oui, bien sûr. Les méthodes sont exactement les mêmes. Ce genre de révolution de couleur on l'a connue dans de nombreux pays.
InfoRos : La signature des Etats-Unis ?
Général (2S) Dominique Delawarde : Cela est logique. Il faut se poser la question à qui profite le crime ? Les Etats-Unis se sont montrés beaucoup moins habiles que dans l'affaire brésilienne. Les Etats-Unis ont été le premier Etat à soutenir le président autoproclamé Guaido. Je ne sais pas qui fait ça sur le terrain. Mais je sais que les alliés les plus efficaces des Etats-Unis, ceux qui veulent l'effondrement de l'Etat central de Maduro reconnu aux Nations Unies, sont derrière.
InfoRos : Les commanditaires de cette attaque cybernétique contre Maduro font des erreurs ?
Général (2S) Dominique Delawarde : Les Nations Unies soutiennent en majorité Maduro mais il n'a pas le soutien de la France et des pays de l'Union européenne. La Chine, l'Inde, la Russie, l'Iran, la Corée du Nord, le Mexique, sont du côté de Maduro. Le gouvernement de Maduro est légal et ceux qui ne le reconnaissent pas font l'erreur et ont des chances de perdre la partie. Et quand on perd la partie on fait tout ce qu'on peut pour essayer de pousser la population à bout. Il faut utiliser tous les moyens pour que la population se révolte. C'est mon analyse mais je ne peux pas le prouver.
InfoRos : Les intérêts de cette attaque contre le Vénézuela ?
Général (2S) Dominique Delawarde : Le Vénézuela est un producteur de pétrole important à un moment où les Etats-Unis cherchent des moyens pour s'émanciper du Golfe car cette région risque de leur échapper. Avec la victoire de la Syrie nous assistons à un basculement et on voit un intérêt pour le Vénézuela.
InfoRos : Les Etats-Unis sont aimés en Amérique du Sud ?
Général (2S) Dominique Delawarde : Les populations d'Amérique du Sud ont une détestation infinie contre les Etats-Unis. Le seul fait que les Etats-Unis soutiennent un candidat peut faire chuter ce candidat. Sur l'affaire Guaido ils ont été trop maladroits en se mettrant trop en avant. Les Etats-Unis seraient restés en coulisse, la population aurait pu soutenir bien d'avantage Guaido. Le soutien direct des Etats-Unis à Guaido lui aliène une grande partie de sa population mais aussi des pays voisins. Celui qui a voyagé en Amérique du Sud sait que les populations sont profondément contre les Etats-Unis.
En Colombie quand un candidat à la présidentielle présente un programme anti-américain il n'arrivera jamais vivant aux élections. Il suffit de voir le nombre d'assassinats de candidats antiyankee en Colombie pour le voir.
InfoRos : Vous connaissez bien les Etats-Unis ?
Général (2S) Dominique Delawarde : J'étais durant trois ans comme militaire aux Etats-Unis comme officier de liaison auprès de l'enseignement supérieur militaire américain. On rencontre des gens qui ont des responsabilités politiques. On voit comment le système est fait.
InfoRos : Et qu'avez-vous vu découvert aux Etats-Unis ?
Général (2S) Dominique Delawarde : Les Américains sont inféodés à des lobbies très puissants comme le lobby AIPAC - The American Israel Public Affairs Committeehttps://www.aipac.org/qui achète les ovations des députés des parlementaires américains quand Netanyahou va faire ses discours devant le congrès où il peut se permettre de dire du mal du président en excercice. C'est sidérant.