Jean-Claude Bouchet, député français du parti Les Républicains, membre du groupe d'amitié France-Russie de l'Assemblée nationale a visité avec une délégation d'élus français dont Thierry Mariani candidat RN aux élections européennes la Crimée pour le cinquième anniversaire du rattachement et rencontré M. Poutine. Les média français scandalisés qualifient M. Bouchet d'électron libre et la Crimée de territoire annexé. Pour M. Bouchet, il n' y a pas d'annexion de la Crimée.
Observateur Continetal: Pourquoi cette visite ?
Bouchet: C'était important car c'était le cinquième anniversaire du référendum. Il est important que nous puissions nous rendre compte de la situation sur place, de voir les habitants pour savoir si ils étaient contents ou pas de fêter cette anniversaire.
O.C.: Qu'avez-vous vu sur le terrain ?
Bouchet: J'ai vu des gens sur Yalta qui étaient heureux de célébrer ce cinquième anniversaire, heureux d'être intégrés à la Russie et qui avaient confiance en l'avenir.
O.C.: Avons-nous de nombreux députés français qui ont la même position que la vôtre vis-à-vis de la Russie ?
Bouchet: Je pense que beaucoup de députés hésitent politiquement à exprimer publiquement une parole à partir du moment où il y a un problème de sanction avec l'Europe et la Russie.
O.C.: Le député français à l'Assemblée nationale n'a plus la liberté d'expression ?
Bouchet: Non, il ne faut pas aller jusque là car cela sous-entendrait qu'il y a un interdit. Il n'y a pas d'interdit. Moi, je n'ai pas été ''réprimandé'' parceque j'ai été en Crimée. Peut-être pour ne pas gêner ou pour ne pas interférer, certains députés ne vont pas jusqu'à exprimer publiquement ce qu'ils pensent.
O.C.: Les média français disent que vous êtes un électron libre...
Bouchet: Je viens du monde de l'entreprise. Je fais partie du parti Les Républicains mais j'estime qu'il est important de ne pas avoir une pensée unique et qu'on doit pouvoir exprimer ses sentiments. Si j'ai un avis, je l'exprime et je ne suis pas à obéir à 150 % ce que certains voudraient me faire dire.
O.C.: Votre intérêt est de faire des affaires avec la Russie en allant en Crimée?
Bouchet: Ce n'était pas un voyage mercantile. Je voulais me rendre compte du sentiment des habitants de Crimée par rapport au fait qu'ils soient rattachés, intégrés maintenant dans la grande Russie.
O.C.: … pour vérifier si, comme les média occidentaux le disent, la Russie aurait annexé la Crimée ?
Bouchet: Oui ! Je préfère me rendre compte. Dans les années 60 de Gaulle avait déjà fait un référendum sur le devenir de l'Algérie. La population s'est exprimée et le général de Gaulle a suivi ce que la population disait. L'Algérie est devenue indépendante en 1962. Il y a eu un référendum en Crimée où les réponses ont été à plus de 90 % positives. Il est important d'écouter ce que le peuple a à dire surtout actuellement où en France avec les Gilets jaunes on a tendance à dire qu'il faut plus de démocratie. J'étais dans un pays où le peuple a eu la chance d'avoir son mot à dire. Je tenais à contrôler cela.
O.C.: La Russie a annexé la Crimée ?
Bouchet: Discutez avec les habitants de Crimée et vous verrez qu'ils revendiquent le juste droit de ce référendum et qu'on accepte leur décision ! Il n' y a pas d'annexion.
O.C.: La rencontre avec M. Poutine ?
Bouchet: Nous avons décalé notre voyage de 24 heures pour rencontrer M. Poutine durant un entretien de trente minutes. J'ai eu l'honneur de poser la première question à M. Poutine sur les échanges commerciaux entre la France et la Russie suite aux sanctions économiques qui avaient été décrétées par l'Europe : ''Si les sanctions économiques de l'Europe tombaient, êtes-vous prêt à lever dans la foulée immédiatement l'ambargo russe sur les produits de l'agriculture française ?''. ''Oui, cela ne va pas plaîre à mes agriculteurs russes mais bien sûr dès que les sanctions économiques européennes sont levées, immédiatement l'embargo russe sera levé sur les produits français'', me répondit M. Poutine.