Le chef d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), Abdelmalek Droukdel, a été tué mercredi par l'armée française lors d'une opération dans le nord du Mali, a annoncé vendredi la ministre des Armées Florence Parly sur son compte Twitter.
"Le 3 juin, les forces armées françaises, avec le soutien de leurs partenaires, ont neutralisé l’émir d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), Abdelmalek Droukdal, et plusieurs de ses proches collaborateurs, lors d’une opération dans le nord du Mali", a écrit Florence Parly.
L’opération s’est déroulée dans le nord-est du Mali, a précisé l’état-major des armées. "Celle-ci a été faite à partir de croisements de renseignements français et américains − Washington dispose d’importants moyens de surveillance aérienne au Sahel", ajoute une source.
Abdelmalek Droukdel aurait pu périr cent fois dans le maquis algérien, entre les hauteurs forestières impénétrables de l’Akfadou, en Kabylie, où il s’était établi près d’une décennie à partir du début des années 2000, et les monts de Tebessa, à la frontière tunisienne. C’est de là, en Algérie, que, depuis plus d’un quart de siècle, il avait gravi tous les échelons du djihadisme régional.
Né le 20 avril 1970 dans le village de Zayane, à une cinquantaine de kilomètres d’Alger, Abdelmalek Droudkel est étudiant en ingénierie quand l’Algérie bascule dans la guerre civile, au début des années 1990. Sympathisant du Front islamique du salut (FIS), le mouvement qui entre dans une confrontation directe avec le pouvoir algérien après l’annulation des élections de 1992 qu’il était en passe de remporter, Droukdel plonge dans la clandestinité à 23 ans.
Face à une menace djihadiste persistante, les dirigeants des pays du G5 Sahel et la France ont annoncé en janvier la mise en place d'un nouveau cadre opérationnel avec des priorités redéfinies et une action concentrée sur la zone dite des "trois frontières" entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso.
La France et plusieurs de ses alliés européens et africains ont officiellement formé à la fin mars la "task force Takuba", composée de forces spéciales européennes combattant au côté des armées malienne et nigérienne au Sahel.