Ce jeudi 23 juillet, la Chine a lancé avec succès sa sonde Tianwen-1 qui va parcourir un long voyage jusqu’à la planète Mars.
En pleine rivalité diplomatique et technologique avec les États-Unis, l’engin a été envoyé dans un ciel par une fusée Longue-Marche 5, la plus puissante de la panoplie chinoise. Elle a décollé du centre de Wenchang, sur l’île tropicale de Hainan (sud).
Des ingénieurs et employés en blouse bleue ont applaudi, sous une température écrasante de 34 degrés, après le tir. L’agence spatiale a confirmé une demi-heure plus tard la réussite du lancement.
La sonde n’arrivera pas avant 2021. Elle devra d’abord effectuer en sept mois le trajet Terre-Mars. La distance varie mais est au minimum de 55 millions de kilomètres, soit 1.400 fois le tour du monde.
La Chine espère faire lors de cette première tentative indépendante presque tout ce que les États-Unis ont réalisé en plusieurs missions martiennes depuis les années 1960.
Elle veut placer une sonde en orbite, poser un atterrisseur sur Mars, puis en faire sortir un petit robot téléguidé afin qu’il mène des analyses en surface.
Cette mission donne du prestige à Pékin face à Washington qui vient d’ordonner la fermeture du consulat de Chine à Houston, dernier épisode de la forte rivalité entre les deux géants du Pacifique.
Jonathan McDowell, astronome au Centre Harvard-Smithsonian pour l’astrophysique, aux États-Unis, a déclaré à l'AFP: «C’est manifestement un événement marquant pour la Chine. C’est la première fois qu’elle s’aventure au loin dans le système solaire».
Chen Lan, analyste pour le site Go-Taikonauts.com, spécialisé dans le programme spatial chinois, souligne que «si elle réussit, ce serait la première fois dans l’histoire qu’un atterrisseur et un robot téléguidé non-américains fonctionnent sur Mars».
La mission a été nommée Tianwen-1 (Questions au ciel-1) en hommage à un poème de la Chine ancienne qui traite d’astronomie.