Pour la première fois depuis 2015, l'attractivité de la France pour les dirigeants américains est en recul.
Cette perte de la confiance des investisseurs étrangers, rajoutée au choc de la crise mondiale devrait en particulier se traduire sur l'emploi.
Les investisseurs américains parvenaient, il y a un an, à ne pas considérer la crise des Gilets jaunes et les grèves contre la réforme des retraites, réussissant à se projeter dans une France dorénavant «business friendly» et en pleine réforme. Ceux qui restent aujourd'hui les premiers investisseurs étrangers et les premiers employeurs étrangers dans le pays faisaient montre d'un vrai regain d'optimisme sur les opportunités dans l'Hexagone.
La crise sanitaire et économique actuelle met la France dans la ligne de mire du Baromètre 2021 de la Chambre de commerce américaine en France (AmCham) et du cabinet de conseil Bain & Company.
Pour Marc-André Kamel, associé chez Bain & Company, dans un contexte de «déstabilisation, d'incertitudes et de frilosité, la France polarise davantage les opinions» car si elle peut toujours compter sur un socle stable d'investisseurs qui font la promotion du pays (16% d'entre eux), elle a aussi de plus en plus de détracteurs (36%), les autres étant neutres. Ce qui n'empêche pas 96% des entreprises américaines installées sur le territoire d'approuver les mesures de soutien du gouvernement ainsi que le plan de relance. Près des trois quarts se déclarent quand même inquiets du creusement de la dette publique. Il souligne qu' «ils se disent qu'un jour, quelqu'un va devoir payer la facture». Et les chefs d'entreprise se remettent à citer le climat social comme principal faiblesse française.
Le président de l'Amcham France, Bijan Eghbal, insiste qu' «il faut aussi avoir conscience que les investisseurs sont à l'affût du moindre signe qui ne serait pas cohérent avec les mesures de relance annoncées».