26.10.2022
La rencontre d'Olaf Scholz à Paris avec Emmanuel Macron confirme le mal être du couple franco-allemand.
«Bonjour à Emmanuel Macron à Paris. C'était une très bonne et une importante conversation aujourd'hui», a tweeté le chancelier allemand, Olaf Scholz.
La conversation a concerné «l'approvisionnement énergétique européen, la hausse des prix et les projets d'armement communs». «L'Allemagne et la France sont proches et relèvent ensemble les défis», a-t-il rajouté.
«Signe du malaise ambiant, la rencontre entre les deux dirigeants ce mercredi à Paris n'a donné lieu à aucune déclaration de leur part», notifie Les Echos, signalant que seuls les photographes et pas les journalistes étaient invités, et expliquant: «Les décisions du chancelier allemand, prises sans concertation, minent le tandem entre Paris et Berlin».
Le quotidien Les Echos rajoute: «la conférence de presse annoncée par la chancellerie en fin de semaine dernière pour 15 heures n'a finalement pas été jugée opportune par Paris. Un affront pour Olaf Scholz qui emmenait une délégation de journalistes».
Le professeur Emanuel Richter politologue à l'université RWTH Aachen confirme les raisons des tensions: «Le bouclier anti-aérien allemand avec des armes israéliennes et avec 14 membres de l'Otan sans des armes françaises et sans la France ; pour la France, un gazoduc pour l'hydrogène et le gaz entre Barcelone et Marseille avec l'Espagne et le Portugal, sans l' Allemagne»
«Il y a un mécontentement notable à l'égard des relations franco-allemandes. C'est parce qu'ils sont en colère, peut-être, des deux côtés, mais probablement du côté français», précise-t-il.
Selon lui, pour expliquer «l'absence de conférence de presse conjointe», «Macron envoie ce signal offensant, dévoilant un bouleversement qui se reflète dans les dossiers diplomatiques».
«Nous n'avons pas eu cela depuis longtemps. Les relations franco-allemandes ont toujours été courtoises et accessibles. Vous ne ressentez pas vraiment cette compréhension de base pour le moment», martèle-t-il, affirmant que «la politique de sécurité et de défense est là où les bouleversements sont les plus grands».
Le fait que «vous ne construirez pas un avion de chasse ensemble», ou «qu'il soit au moins retardé, cela est dû au rejet de la politique européenne d'Emmanuel Macron qui a toujours dit qu'il fallait européaniser la défense. Et, l'Allemagne et Olaf Scholz ne sont pas du tout prêts pour cela. Angela Merkel était également contre. Mais maintenant, le rejet est plus clair».
Observateur Continental avait signalé que le sommet du conseil franco-allemand avait été reporté.
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