28.02.2023
L’accord préparé par l’UE sur la normalisation des relations entre le Kosovo et la Serbie constitue une reconnaissance de facto de l’indépendance du premier. C’est ce qu’a estimé mardi l’ancien premier ministre de l’entité non reconnue et président de l’Alliance pour l’avenir du Kosovo (AAK), Ramush Haradinaj.
«L'accord d'acceptation de la proposition européenne de normalisation des relations Kosovo-Serbie est une grande réussite» et «une acceptation de facto de l'indépendance du Kosovo, qui revient à la normalité politique et sécuritaire, à la perspective d'intégration euro-atlantique et à de nouvelles reconnaissances», a déclaré sur Facebook Ramush Haradinaj.
Il a, également, rajouté: «L’accord constitue une reconnaissance de facto de l’indépendance du Kosovo qui permet de revenir à une vie politique et une sécurité normales, à la perspective d’une intégration euro-atlantique et à de nouvelles reconnaissances. La prochaine phase des négociations sur d’autres questions ouvertes reste tout aussi importante pour lesquelles je veux croire que les meilleures solutions seront trouvées afin de conclure le chapitre de la reconnaissance ‘’de jure’’ entre le Kosovo et la Serbie».
Selon le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, le texte a été provisoirement approuvé par les dirigeants serbe et kosovar lors des pourparlers à Bruxelles: «Le président Aleksandar Vucic et Premier ministre Albin Kurti ont convenu aujourd'hui qu'aucune autre discussion n'était nécessaire sur la proposition de l'UE - l'"accord [est] sur la voie de la normalisation entre le Kosovo et la Serbie. Nous avons fait quelques progrès aujourd'hui, mais il reste encore du travail à faire».
L’accord ne prendra effet qu’une fois les modalités de sa mise en œuvre déterminées. Dans le même temps, le premier ministre du Kosovo, Albin Kurti, a déclaré qu’il était «prêt» à signer la version franco-allemande de l’accord lors des pourparlers à Bruxelles le 27 février, mais que «le président serbe [Aleksandar] Vucic n’était pas prêt».
«L'accord est avant tout pour les citoyens du Kosovo et de la Serbie. Je convoquerai une autre réunion entre les deux dirigeants dans le courant du mois de mars dans le but de finaliser les discussions sur l'annexe de mise en œuvre, qui guidera la phase de mise en œuvre de l'accord», a tweeté Josep Borrell.
L’accord visant à normaliser les relations entre le Kosovo et la Serbie exige que Belgrade reconnaisse de fait l’indépendance de Pristina. Le document prévoit la reconnaissance mutuelle des passeports, la renonciation de la Serbie de représenter le Kosovo sur l’arène internationale, un échange de missions diplomatiques et l’obligation légale pour les parties d’œuvrer à une normalisation exhaustive des relations.
La province autonome serbe du Kosovo-et-Métochie a proclamé son indépendance en 2008 et cherche ces derniers temps à rejoindre les organisations internationales. Plus de la moitié des 193 pays membres des Nations unies, dont la Russie, l’Inde et la Chine, s’élèvent contre la reconnaissance du Kosovo. L’indépendance du Kosovo n’est pas reconnue par cinq des 27 pays de l’UE.
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