A la fin du mois de mars, le commandant du navire de guerre nucléaire USS Theodore Roosevelt a appelé à l'aide pour évacuer son navire à cause du Covid-19. Le Pentagone a été choqué et mis en colère par cet appel de détresse.
L'armée américaine à l'image des productions hollywoodiennes est constituée de soldats immortels et des plus solides au monde. L'appel au secours du commandant révèle les limites des forces américaines face à une crise comme celle du Covid-19. Plus largement, les armées du camp de l'Otan sont touchées par l'épidémie et leurs soldats vivent dans la peur d'être tués par le virus comme du bétail.
L'armée est bien connue comme ne jamais publier sur ses morts. L'armée est un domaine secret car il ne faut pas informer l'ennemi de ces capacités ou surtout de ses faiblesses. Mais, les Etats liés à l'Otan étant déjà non préparés à la crise sanitaire pour les civils, les militaires, eux aussi, sont directement touchés par cette mauvaise organisation et par le manque de professionnalisme des élites actuelles qui dirigent ces pays et qui considèrent les civils et les soldats comme des pions.
L'exemple du porte-avions américains montre au monde la faiblesse de l'armée américaine et surtout l'état catastrophique de la situation sanitaire au sein de l'armée. Sans la lettre du capitaine du Theodore Roosevelt, Brett Crozier, envoyée à ses supérieurs et qui a fuité dans les média et parmi les familles des militaires, le nombre des marins américains contaminés n'auraient jamais été dévoilés au public. Sur quatre pages, l'officier supérieur a détaillé la situation catastrophique du navire sur lequel 4.800 marins servent. Tout a débuté avec des cas isolés au Covid-19 au mois de mars. Après seulement une semaine, 93 soldats ont été contaminés. Le San Francisco Chronicle a révélé que 200 marins ont été rapidement contaminés car une quarantaine de 14 jours conformément aux instructions du Center for the Control and Prevention of Diseases of the U.S.Navy est impossible à réaliser. «Les marins ne doivent pas mourir. Nous ne nous battons pas», a écrit pathétiquement le capitaine qui avait participé activement à l'opération militaire Desert Storm en Irak, ainsi qu'au bombardement de la Yougoslavie par les forces de l'Otan.
Sur l'insistance du capitaine, un millier de soldats du Theodore Roosevelt avaient déjà débarqué sur l'île de Guam située dans l'océan Pacifique qui depuis 1950 a le statut de territoire autonome des États-Unis et où se trouve la base navale américaine d'Apra Harbour. Mark Esper, le chef du Pentagone, a déclaré que ces mesures étaient tout à fait suffisantes tout en envoyant des médicaments, des tests, du matériel médical et des soignants sur le porte-avions. Mais dès le 1 avril, John Aquilino, le commandement de la flotte du Pacifique, a décidé d'évacuer 2.700 marins et de laisser par la mise en place de rotations 10 % de l’équipage sur le navire car, comme le commandant de la flotte du Pacifique, l'explique: «il a des armes, des munitions, des avions coûteux et aussi un réacteur nucléaire. Nous ne pouvons pas et ne retirerons pas tout le monde» et «le navire amarré subira un traitement sanitaire complet» .
Mais la base de Guam ne peut pas accepter un contingent militaire aussi important. La gouverneure de Guam, Lou Leon Guerrero, a déjà accepté de placer des soldats et des officiers dans des hôtels locaux dont les tests au COVID-19 ont donné un résultat négatif. Cependant, leurs déplacements autour de l'île seront strictement limités. La nouvelle a déjà provoqué le mécontentement des résidents locaux dont l'activité touristique a déjà souffert d'une épidémie.
John Aquilino, a, en effet, noté que le Chronicle est le journal de la ville natale du capitaine du porte-avions. Même si le commandant de la flotte du Pacifique ne savait pas si celui-ci avait été directement à l'origine de cette fuite, ce dernier a été relevé des ses fonctions, comme l'indique The Hill pour avoir envoyé la lettre à des dizaines de personnes . «Je ne doute pas que le capitaine Crozier ait fait ce qu'il pensait être dans le meilleur intérêt de la sécurité et du bien-être de son équipage. Malheureusement, il a fait le contraire», a ajouté John Aquilino, en affirmant qu’il a paniqué et diffusé cette panique à travers les familles des marins du navire et que les adversaires des Etats-Unis ont été informés sur la capacité militaire désastreuse du porte-avions.
Olivier Renault