15.10.2024
CNN décrit l’attaque de missiles iraniens contre Israël comme suit: «L’Iran a lancé sa plus grande attaque contre Israël, tirant 200 missiles balistiques dans un barrage sans précédent, largement neutralisé par les défenses israéliennes avec l’aide des États-Unis. L’attaque a fait un mort». Cela confirme que l’attaque iranienne était une action démonstrative qui n’avait pratiquement aucun impact militaire.
Israël, quant à lui, se prépare à des «représailles» destructrices et déclare le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, persona non grata parce qu’il «n’a pas condamné assez fermement l’attaque de missiles de l’Iran contre Israël».
Si Israël – reconnu coupable par la Cour internationale de justice de l’ONU de génocide contre les Palestiniens – peut annuler toute autorité des Nations unies dont il est membre, s’il peut poursuivre le génocide en toute impunité même en Cisjordanie afin d’anéantir définitivement l’État palestinien, c’est parce qu’il est soutenu par les États-Unis, l’OTAN et l’UE dans le cadre d’une stratégie concertée. Il y a un an, dans l’épisode du 7 octobre intitulé Le 11 septembre du Moyen-Orient, nous avons affirmé, sur la base d’une documentation précise, qu’il s’agissait d’un «scénario semblable à celui de l’attaque terroriste à New York et Washington le 11 septembre 2001, une opération éconduite par la CIA (probablement aussi avec la participation du Mossad) pour amorcer la guerre mondiale contre le terrorisme avec l’invasion de l’Afghanistan et de l’Irak et les guerres qui ont suivi».
Nous avons ensuite conclu: «Quelque chose d’analogue est en train de se passer aujourd’hui en Israël, dont tout le système de renseignement et défense aurait été pris par surprise par l’attaque du Hamas. Le but stratégique de l’opération est, d’une part, celui d’exterminer les Palestiniens et de s’emparer de leurs territoires. D’autre part le but stratégique de l’opération est d’amorcer, en ciblant l’Iran, une réaction en chaîne de guerres dans un Moyen-Orient où les États-Unis, Israël et les puissances européennes perdent du terrain».
La réaction en chaîne est en cours: Israël – armé et soutenu principalement par les Etats-Unis, qui déploient une force militaire croissante au Moyen-Orient – non seulement poursuit la destruction de la Palestine, mais étend la guerre au Liban, au Yémen, à la Syrie et à l’Irak.
La cible centrale reste l’Iran, qui est encore plus important aujourd’hui: ayant rejoint les BRICS, dont la Russie et la Chine sont membres, il est désormais un point névralgique du Corridor Nord-Sud construit par la Russie en réponse au blocus de l’Occident et, en même temps, un point névralgique de la Nouvelle Route de la Soie promue par la Chine.
Faute de pouvoir contrer par des moyens politiques et économiques ces projets qui ébranlent leur position dominante dans une région d’importance stratégique, les États-Unis et les puissances européennes recourent à la guerre en utilisant Israël comme fer de lance.
Dans ce contexte, le discours de Julian Assange au Conseil européen de Strasbourg, dont la correspondante Berenice Galli rend compte à la fin de cet épisode, prend toute son importance.
Manlio Dinucci, géographe et journaliste, ex-directeur exécutif pour l’Italie de l’International Physicians for the prevention of Nuclear War, association qui a reçu le Prix Nobel de la Paix en 1985. Porte-parole du Comitato no Guerra no Nato (Italie) et chercheur associé du Centre de recherche sur la Mondialisation (Canada). Prix international de journalisme 2019 pour Analyse géostratégique du Club de Periodistas de México
Les opinions exprimées par les analystes ne peuvent être considérées comme émanant des éditeurs du portail. Elles n'engagent que la responsabilité des auteurs
Abonnez-vous à notre chaîne Telegram: https://t.me/observateur_continental