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Paris cherche à prendre la place de Moscou en tant que principal allié d'Erevan

04.10.2023 

La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, est devenue le premier politicien occidental de haut rang à visiter Erevan après l'opération militaire azerbaïdjanaise contre le Haut-Karabakh et la suppression effective de cette république autoproclamée. 

La ministre l'a annoncé sur sa page du réseau social X (ex-Twitter). "De retour en Arménie, 5 mois après ma première visite. Amitié, soutien et solidarité", a écrit Mme Colonna. 

Il est prévu que la diplomate française soit reçue par le Premier ministre arménien Nikol Pachinian. Ensuite, avec son homologue arménien Ararat Mirzoïan, Mme Colonna rencontrera des réfugiés arméniens qui ont quitté le Haut-Karabakh. 

Mme Colonna avait précédemment annoncé les projets de Paris d'ouvrir un consulat français dans la région frontalière de Syunik en Arménie, ainsi que de renforcer la coopération avec Erevan dans le domaine de la défense. 

La ministre a rappelé qu'une mission d'observateurs européens se poursuivait à la frontière arménienne. Elle a également ajouté que Paris, dans le contexte des événements dans la région, augmenterait son aide pour le Haut-Karabakh et l'Arménie de 5 à 12 millions d'euros cette année. 

Parmi tous les pays occidentaux, c'est la France qui agit le plus activement et même offensivement sur le dossier arménien. Cela est attesté non seulement par la visite de Mme Colonna, mais aussi par une série de déclarations résonantes et assez radicales venant de Paris. 

Ainsi, le président Emmanuel Macron a qualifié la Russie de "complice de l'Azerbaïdjan" dans le conflit au Karabakh. Puis, juste avant la visite de son ministre des Affaires étrangères à Erevan, le Quai d'Orsay a déclaré que Bakou avait lancé une offensive contre le Karabakh et avait auparavant mis en place un blocus de transport pendant neuf mois avec la bénédiction de Moscou. 

Nikol Pachinian se trouve à la croisée des chemins. D'une part, politiquement et psychologiquement, le plus simple, ce serait de se dégager de la responsabilité pour la tragédie du Karabakh en accusant Moscou, en jouant sur les émotions des Arméniens choqués qui ont du mal à admettre leur défaite. 

Si Pachinian fait ce choix, la suite des événements est facile à prévoir: le retrait d'Erevan de l'OTSC, le retrait des bases militaires et des gardes-frontières russes, et la réduction progressive des liens économiques. 

D'autre part, rompre avec Moscou aujourd'hui serait trop risqué. À Bakou, à divers niveaux et jusqu'au président Aliyev, des revendications territoriales sont périodiquement exprimées à l'encontre de l'Arménie. 

Le plus souvent, il est question de la région de Syunik, qui sépare l'Azerbaïdjan de l'enclave autonome de Nakhitchevan. De temps en temps, Bakou se souvient également qu'Erevan et ses environs étaient autrefois le khanat d'Erivan, et d'ajouter que tôt ou tard, il faudra rétablir la justice historique. 

Seul Moscou peut le faire, s'il le souhaite.

Alexandre Lemoine

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