Cette année la rencontre de Davos, qui est devenue un rendez-vous important du monde des affaires et de la classe politique, sans échapper à de multiples critiques, fête ses 50 ans d'existence. La recette qui fait son succès reste la même. Dans une station des Alpes, pour cinq jours, 3 000 grands dirigeants d’entreprises, chefs d’États et de gouvernement seront réunis pour débattre des grandes évolutions du monde.
Le Forum de Davos va entamer ce mardi sa 50e édition avec le président américain Donald Trump et la militante du climat Greta Thunberg, 17 ans. C'est la deuxième fois que la figure du combat pour l'écologie s'y rend pour obliger la communauté internationale et le monde des affaires d'agir face à l'urgence climatique. Celle-ci doit rencontrer Donald Trump et elle va exiger à ce que la communauté internationale arrête d'utiliser le combustible fossile.
L'Europe sera représentée entre autres par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et la chancelière allemande Angela Merkel.
Au départ attendu à Davos, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a finalement refusé de venir. Mais le président irakien Barham Saleh sera présent.
Après la signature faite ce mercredi dernier concernant un accord commercial sino-américain, qui marque une trêve après deux années de tensions, le vice-Premier ministre chinois Han Zheng conduira à Davos une délégation officielle.
Plusieurs entrepreneurs chinois sont aussi attendus dans le comté des Grisons, en particulier Ren Zhengfei, le fondateur de Huawei qui a été banni des Etats-Unis.
Jeremy Shapiro, directeur de recherche du European Council on Foreign Relations (ECFR), observe que "concernant le changement climatique et de nombreux conflits comme celui avec l'Iran, les Etats-Unis et les dirigeants européens ne sont pas d'accord sur les solutions à adopter, mais aussi sur la nature même des problèmes» . Le directeur de recherche a expliqué à l'AFP que «rien ne laisse présager des bases solides pour élaborer des solutions communes aux épineux problèmes mondiaux» car, par exemple, «pour les Européens, le climat est un défi existentiel alors que ce n'est qu'un mensonge chinois pour M. Trump». En outre, les positions diffèrent fortement sur l'Iran et l'accord de 2015 sur le nucléaire.
La taxe française sur les les GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon) et plus largement sur le numérique est une source de discored avec Washington. Bruno Le Maire, le ministre français des Finances doit rencontrer en marge du Forum le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin à ce sujet.
Ce Forum est marquée par l'actualité sociale. Un rapport dévoilé en amont du Forum, le WEF (The World Economic Forum), met le doigt sur les «enjeux clés de l'humanité» dont la colère populaire globale ace à l'absence de stabilité économique, le changement climatique, la perte accélérée de biodiversité ou encore l'accès inégal à Internet et aux systèmes de santé. Ce rapport indique que «le monde n'en peut plus d'attendre que le brouillard des incertitudes géopolitiques et économiques se dissipe».
Durant ce Forum économique qui dure jusqu'à vendredi, le point sur les offensives commerciales et technologiques engagées par Washington sera fait. Donald Trump devrait s'adresser essentiellement aux citoyens américains et ne devrait pas changer sa position sur la question du climat.
Depuis la première réunion qui a eu lieu en 1971, le Forum de Davos reste organisé par Klaus Schwab qui est un professeur de management à l'Université de Genève. Celui-ci est désormais soutenu par une fondation dont le siège est à Genève et qui emploie 800 personnes. Le financement de la fondation se fait par la cotisation d’un millier d’entreprises mais aussi par les participants qui payent cher leur ticket d’entrée pour plusieurs dizaines de milliers d'euros.
Le professeur Schwab favorable aux principes de l'économie sociale de marché, cherchait à promouvoir l’idée que les entreprises doivent se montrer plus responsables. Il espérait faire sortir de ces rencontres une autre forme de capitalisme. Puis le forum s'est ouvert aux dirigeants politiques faisant un lien direct entre le politique et le monde de l'industrie et de la finance.