Hier, le Sénat français a voté un texte demandant «la reconnaissance de la République du Haut-Karabakh».
Ce jeudi 26 novembre, le Parlement azerbaïdjanais a appelé à exclure la France du groupe de Minsk, chargé de la médiation dans le conflit au Haut-Karabakh, à la suite du vote par le Sénat français d'un texte réclamant «la reconnaissance» de cette région séparatiste.
Les députés de l'Azerbaïdjan ont, dans une résolution, recommandé à leur gouvernement de «demander à l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) d'expulser la France de la coprésidence du groupe de Minsk» et demande au gouvernement à «réviser les relations politiques (...) et économiques» de Bakou avec la France.
Le groupe de Minsk de l'OSCE, fondé dans les années 1990 après une première guerre entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, s'occupe de la médiation sur le Haut-Karabakh, une république autoproclamée à majorité arménienne faisant partie de l'Azerbaïdjan. Ce groupe de Minsk est coprésidé par la France, les Etats-Unis et la Russie.
C'est au lendemain du vote par les sénateurs français d'un texte demandant «la reconnaissance de la République du Haut-Karabakh» que la résolution des députés azerbaïdjanais intervient. Le Sénat français condamne aussi «l'agression militaire de l'Azerbaïdjan, menée avec l'appui des autorités turques et de mercenaires étrangers» en demandant «le retrait immédiat» de ces forces armées des territoires pris depuis le 27 septembre. Cependant, ce projet de résolution du Sénat français n'a pas de valeur contraignante. Il y a près de 30 ans, le Haut-Karabakh a proclamé son indépendance, mais celle-ci n'a été reconnue par aucun pays, dont, même pas l'Arménie, son principal soutien.
Cette région, zone d'une guerre de 1988 à 1994, a été le centre de combats sur six semaines qui ont fait plus de 4.000 morts et donné la possibilité à l'Azerbaïdjan de reconquérir une partie de la région.
Le 9 novembre, un accord de cessation des hostilités a finalement été signé sous l'égide du Kremlin. L'Arménie a dû s'engager à rendre plusieurs districts azerbaïdjanais échappant au contrôle de Bakou depuis 30 ans.