Pékin a demandé à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) de vérifier la possibilité d'une fuite du coronavirus des laboratoires d'autres pays, notamment des Etats-Unis. C'est ce qu'a déclaré mercredi la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Hua Chunying lors d'une conférence de presse.
La porte-parole a déclaré que les experts de l'OMS s'étaient dit prêts, si besoin, à étudier la possibilité d'une fuite du virus d'autres laboratoires dans le monde. Selon Hua Chunying, une telle enquête a déjà été menée à Wuhan, mais les experts internationaux n'ont pas visité le laboratoire militaire américain de Fort Detrick, auquel les autorités chinoises associent l'épidémie de coronavirus.
"En ce qui concerne l'éventualité d'une fuite du virus suite à un incident de laboratoire, les membres du groupe d'experts ont déclaré qu'en cas de besoin ils mèneraient des inspections dans tous les laboratoires du monde. Vous le savez, de telles inspections ont déjà eu lieu dans les laboratoires de Wuhan. Et quand le Fort Detrick s'ouvrira-t-il aux experts?", a déclaré la porte-parole.
"Je voudrais vous demander pourquoi les médias étrangers ne parlent pas du laboratoire du Fort Detrick. On en a parlé en juin 2019, mais plus aucune information depuis. Pourquoi n'en parlez-vous pas?", a indiqué la diplomate.
Et d'ajouter que le gouvernement chinois était prêt à poursuivre sa coopération avec l'OMS dans le cadre des investigations sur l'origine du coronavirus. "Ce n'est une enquête, c'est une étude scientifique. Elle doit être mondiale sans se limiter à une région du monde", a-t-elle précisé.
Au Fort Detrick (Maryland) se situe l'institut de recherche Walter Reed de l'armée de terre. Il est supervisé par le Pentagone et mène des études biomédicales, notamment sur des maladies infectieuses.
Plus tôt, l'OMS a publié un rapport sur les résultats du voyage à Wuhan afin de découvrir l'origine du coronavirus. Ce rapport stipule que la pandémie ne résulte très probablement pas d'une fuite du laboratoire. Les experts ont conclu que le virus a été probablement transmis à l'homme par des chauves-souris via d'autres animaux.
Les Etats-Unis et 13 autres pays ont exprimé leur préoccupation quant à la publication du rapport, notamment en disant que l'inspection a été menée avec un atermoiement important, alors que les experts de l'OMS n'ont pas reçu un accès aux informations intégrales liées à l'épidémie de virus en Chine.