Les militaires ont, à nouveau, arrêté les principaux dirigeants du pays, neuf mois après le putsch d'août 2020.
Ce coup de force, qui a eu lieu lundi 24 mai, a été condamné par une grande partie de la communauté internationale qui exige la libération immédiate et inconditionnelle du président Bah Ndaw et du Premier ministre Moctar Ouane, conduits sous la contrainte au camp militaire de Kati, à quelques kilomètres de Bamako, haut lieu de l'appareil militaire malien.
Selon Franceinfo, ce sont, semble-t-il, les mêmes colonels putschistes qui sont à la manœuvre neuf mois plus tard. Ceux qui avaient conduit au même endroit le président élu Ibrahim Boubacar Keïta le 18 août 2020 pour annoncer sa démission, précisant que leurs intentions ne sont pas connues.
Selon le média français, le Premier ministre avait indiqué plus tôt avoir été emmené par les militaires. «Je confirme: des hommes de Goïta sont venus me chercher pour me conduire chez le président qui habite non loin de ma résidence», a dit Moctar Ouane dans un bref échange téléphonique avec l'AFP, en faisant référence à l'homme fort malien, le colonel Assimi Goïta, actuel vice-président de la transition. La conversation s'est ensuite interrompue.
Le secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, a publié lundi dans un tweet: «Profondément préoccupé par la détention des dirigeants civils de la transition malienne. J'appelle au calme et à leur libération inconditionnelle. Mon Représentant spécial travaille avec la CEDEAO, l'UA et les acteurs internationaux soutenant la transition politique en cours».
Ces événements sont arrivés seulement quelques heures après l'annonce d'un nouveau gouvernement, que dominent toujours les militaires, mais où des officiers proches de la junte ont été écartés et qui avait pris le pouvoir après le coup d'Etat d'août 2020 et dont Assimi Goïta était le chef.